Interventions de Jean Vanier, Stephan Posner et Patrick Fontaine à la fête de famille.
Posté le 22/05/2014

Jean Vanier, Fondateur de L'Arche, Stephan Posner, Responsable de L'Arche en France, Patrick Fontaine, Responsable international sont intervenus à Paray le Monial.
Retrouvez ci-dessous des extraits des interventions et la possibilité de les télécharger dans leur intégralité.
Stephan Posner - Introduction, le 1er mai au soir
Le Jubilé, c’est un temps de réjouissance et de libération. Et en effet, pendant cette année et en particulier ici à Paray, nous voulons nous réjouir de notre vie ensemble depuis 50 ans et de cette aventure de L’Arche assez extraordinaire depuis le jour, Jean, où, avec quelques autres, tu as choisi de vivre dans cette maison de Trosly-Breuil à côté de Compiègne en 1964. [...]
Nous sommes un maillon d’une chaîne. Cette chaîne représente l’échelle du temps sur laquelle nous sommes dispersés. Mais d’une certaine manière ceux qui sont venus avant nous et même ceux qui viendront après sont aussi un peu avec nous ce soir. Mais il y en a d’autres qui sont avec nous ce soir. Notre famille est plus grande que nous tous qui sommes réunis ici : si nous prenions un télescope comme pour regarder les étoiles, nous verrions les communautés dans les 36 autres pays de la Fédération ! Nous sommes l’un des membres du corps.
Patrick Fontaine - Introduction, le 1er mai au soir
« Célébrer notre histoire », c’est faire mémoire et rendre grâce pour ce qu’il nous a été donné de vivre. Il s’agit de comprendre d’où nous venons, ce qui fait notre ADN, nos gènes fondateurs, notre patrimoine commun. Nous ne pouvons comprendre qui nous sommes, pourquoi nous vivons ce qui est donné de vivre aujourd’hui en communauté, sans savoir d’où nous venons. Nous ne pouvons pas nous projeter dans l’avenir sans poser un regard sur notre passé. Chacune des étapes, beaucoup de détails des tournants fondateurs de nos communautés sont source d’enseignement, d’énergie inépuisable pour notre vie ensemble.
Jean Vanier - le 2 mai
Le but de L’Arche, inspiré par le Père Thomas et par Jésus, est de lutter contre toutes ces souffrances qui touchent toutes ces personnes plus fragiles sont mises de côté. C’est ça, L’Arche, lutter contre le fait que beaucoup de gens sont mis de coté. Donc aujourd’hui, c’est une célébration pour la vie, pour le fait d’être vivants. [...]
Vivre ensemble c’est pas toujours simple. On a besoin de se pardonner et c’est ça finalement le secret : apprendre à se pardonner en vivant ensemble. Et puis quand on pardonne, c’est la fête ! Et c’est pour cela que nous sommes ici.
L’Arche c’est deux choses : c’est créer un corps où on est ensemble avec des valeurs et en même temps aider les gens à devenir libres.
Stephan disait hier : « Nous sommes devant quelque chose de beaucoup plus grand qu'on n'ose le croire. »La main de Dieu, parce que Dieu est blessé. Dieu veut l’unité entre tous les êtres humains et on ne peut pas avoir une célébration de l’humanité si les plus pauvres et les plus faibles sont exclus. Il faut donc des lieux où les plus faibles, ceux qui sont en chaise roulante, ceux qui ont des difficultés à parler, à marcher, qui ne peuvent pas aller à l’université, il doit y avoir un lieu pour eux où on célèbre la vie, sinon l’humanité ne peut pas célébrer. Si les plus faibles sont exclus.
Patrick Fontaine - le 3 mai
Les premières communautés de France ont été prophètes pour L’Arche dans le monde. Aujourd’hui, où sont les prophètes ? Qui sont ces membres « improbables », « inattendus », parfois à la marge, qui invitent au changement, au renouveau ? Ils sont souvent tout près, au dedans de nos communautés, et c’est la mission de nos responsables de les reconnaître, de leur ouvrir la porte et de leur donner la parole.
La France ne sera plus seulement le pays qui a donné L’Arche au monde, mais celui qui recevra L’Arche du monde, comme on se laisse laver les pieds par celui à qui on les a d’abord lavés. Bonne marche ! Avec le pain de la route, le sel de l’amitié, à la rencontre des prophètes du dehors, pour un renouveau du dedans.
Stephan Posner - L'envoi, le 3 mai
L’expérience que nous vivons ensemble n’est pas placée sous le signe de la puissance : avec les hommes de ce monde, ce n’est pas d’abord un rapport de force que nous voulons, mais une relation de communion et de fraternité. Avec les biens de ce monde, ce n’est pas d’abord un rapport de possession, mais un mouvement de gratitude que nous espérons. [...]
il n’est pas seulement question de communion et de gratitude : nous devons être debout et nous mettre « en m’arche ». Toute notre expérience à L’Arche nous a appris qu’il y a de nombreuses manières d’être des vivants, des hommes et des femmes éveillés. Être « en m’arche » pour chacun d’entre nous, c’est être des hommes et des femmes au travail : notre terre n’a pas moins besoin qu’une autre d’être labourée. Être vivant, exposé aux incertitudes de la route, mais heureux de partir à l’aventure. [...] Le don que nous avons reçu n’est peut-être qu’un souffle, mais c’est avec lui que nous allons escalader l’avenir.
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