Interview exclusive de Philippe Seux, co-fondateur de L'Arche avec Jean Vanier et Raphaël Simi
Posté le 14/03/2014
Philippe Seux a vécu dans le premier foyer de L'Arche il y a 50 ans.
Il nous livre quelques souvenirs...
Philippe, je voudrais que tu nous dises comment c’était, les débuts de l’Arche. C’était bien toi qui était avec Jean Vanier, au début ?
Oui
Et alors ? Qu’est-ce qui s’est passé, le 1er jour ?
Ben, Jean Vanier est venu dans l’institution où j’étais placé, à Trosly. Il m’a demandé si je voulais le suivre dans une maison avec lui, et d’autres. J’ai dit oui tout de suite. J’avais 24 ans.
Et tu le connaissais avant, Jean Vanier ?
Non. Mais là où j’étais, on n’avait pas le droit de sortir. Alors j’ai dit oui tout de suite pour sortir. Raphaël Simi est venu avec nous. Et Puis Dany, mais Dany n’est resté que deux jours.
La maison (enfin le 1er foyer), c’était comment ?
Ben, on s’éclairait à la bougie. On pouvait faire la cuisine. Mais quelquefois on nous apportait de la soupe. Il y avait des toilettes à l’extérieur, mais pas de salle de bains. On prenait notre douche au Val [Val Fleuri, l'un des premiers foyers de L'Arche]. On avait une chambre à l’étage, pour trois. Et après, on a trouvé le compteur, et on a eu de l’électricité.
Qu’est-ce que tu as ressenti après quelques mois passés à L’Arche ?
J’ai fait « ouf » !
Qu’est-ce que cela t’apporte maintenant, de vivre au Levain, dans une ville ?
Je vis avec Frank par exemple, on ne peut pas parler ensemble, mais on se comprend, on vit ensemble dans le foyer. C’est un bon gars. Ça a beaucoup changé les foyers depuis le début… J’ai accès à des loisirs, comme le cinéma, c’est ma passion. A la campagne, il n’y a pas grand-chose. Ici, il y a aussi le restau, les expos, je peux faire les courses pour trouver des cadeaux pour les amis. Mais tout n’est pas toujours accessible. Par exemple : au Mont St Michel, je ne peux pas y aller.
Qu’est-ce que tu voudrais dire de plus ?
Je voudrais dire qu’il faut parler du handicap, aux écoliers, et mêmes aux adultes ; parce qu’ils ne savent pas ce que c’est ; et souvent je les impressionne.
1 Commentaires
Mon admiration
Chantal Voituriez (non vérifié) - 26/03/2014
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